
Présentation du livre « Sur les traces de Lucy »,
une œuvre de Raymonde Bonnefille
« Sur les traces de Lucy », une œuvre de Raymonde Bonnefille participante aux grandes expéditions scientifiques menées en Ethiopie dans les années 1960 et 1970.
Sur ce plan, Mme Raymonde Bonnefille, une palynologue française, qui a participé aux recherches en Ethiopie de 1966 à 1975, nous a partagé sa mémoire par son livre intitulé « Sur les traces de Lucy » publié en 2023. Deux équipes y ont participé. L’équipe française dirigée par le paléontologue Yves Coppens et l’équipe américaine dirigée par le paléoanthropologue Clark Howell.
L’ouvrage de Raymonde, loin d’être une biographie, décrit tous les aspects de ces recherches scientifiques effectuées dans trois régions du pays : à Melka Kunturé, en amont de la rivière Awash, dans la basse vallée de l’Omo et près du lac Turkana et à Hadar sur le Rift Valley en Afar. On y trouve les rapports avec l’administration éthiopienne, les contacts intéressantes avec les populations locales, les difficultés de la vie quotidienne, les péripéties, les mésaventures, les anecdotes. Tout cela ne nous empêche pas de suivre avec admiration l’expédition en elle-même. L’engagement dynamique et les activités minutieuses des chercheurs, la fraternité entre tous les participants.
Les travaux de l’auteur Raymonde Bonnefille consistent essentiellement à étudier les plantes actuelles, à ramasser les pollens sur les couches sédimentaires, faire des analyses à l’aide des moyens technologiques qui existaient dans le temps pour l’identification de la végétation du passé et par suite faire la comparaison avec celle du temps présent. L’objectif est de reconstituer le milieu écologique et le climat des périodes anciennes. Ceci permettra d’évaluer l’évolution de l’écosystème et le milieu au cours des époques.
Pour ma part, j’ai eu la chance de traduire ce livre en amharique à partir de novembre 2023, toujours passionné et en gardant un rythme de travail quotidien. Mon travail est arrivé à son terme au bout de neuf mois, fin juillet 2024. Il a été publié et présenté au public pour la cinquantenaire de la découverte de « Lucy » ou « Dinkinesh » (Dinkineshsignifiant « tu es merveilleuse »).
Je dois rendre un hommage appuyé à l’auteur Raymonde Bonnefille qui nous a rendu public ces travaux de recherche et surtout pour le récit de la découverte de Lucy qui constitue un évènement de marque dans l’histoire de l’Ethiopie. Je remercie M. Shoki Ali Said, Président de l’Association France-Ethiopie Corne de l’Afrique, qui m’a accordé toute sa confiance pour la traduction de ce livre et de même à tous qui m’ont apporté leur soutien pour finaliser le livre.
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L’origine de l’humanité face aux positions religieuses
Les recherches paléoanthropologiques et préhistoriques effectuées dans les années 1960 et 1970 ont fourni des connaissances approfondies sur l’univers et la vie sur la Terre. Ces travaux entrepris essentiellement en Afrique de l’Est ont permis la découverte des fossiles animales âgées des dizaines de millions d’années, des squelettes humains datant de 2 à 4 millions d’années. Concernant la préhistorique, les pierres taillées, polies et les bifaces, qui ont servi d’outils primaires,sont estimées entre cinq cent mille et deux millions d’années.
Ceci-dit, quelques questions fondamentales peuvent se poser aux croyants de différentes religions. Quels sont les rapports entre les résultats de ces découvertes scientifiques et les écrits religieux ? Dans quelles mesures peut-on réconcilier ces deux démarches ? Beaucoup peuvent s’interroger. Je me permets de partager mon opinion, et voici quelques clés qui peuvent éclaircir. Nous allons seulement examiner les grandes lignes de part et d’autre.
Selon la Bible adoptée par les religions judaïque et chrétienne :
Genèse : premier livre de l’Ancien Testament, chapitre 1 : « Dieu a créé les deux premiers jours les composantes importantes de la nature : le ciel, la Terre et les surfaces d’eaux. Puis les herbes et les plantes qui commencent à pousser. Ensuite, c’est la création des astres comme le soleil, la lune, les étoiles qui assurent la lumination face à l’obscurité. Au cinquième jour, furent créés les animaux aquatiques et les oiseaux. Puis c’est le tour des espèces d’animaux vivant sur Terre. Et enfin, c’est la création de l’homme qui achève le sixième jour. »
Selon les recherches de la science, ce sont les crustacés et les bêtes aquatiques qui ont vu le jour au précambrien datéà plus de cinq cents millions d’années. Ceci suppose la préexistence d’éléments naturels comme les eaux, la terre et l’air.
Plus tard, au mésozoïque, une longue période qui s’étend de -250 millions à -66 millions d’années ont vécu les premiers mammifères et les animaux disparus depuis, comme le dinosaure. Au cénozoïque qui s’allonge entre -5 et -2,3 millions d’années auparavant ce fut l’apparition de l’homme sur la Terre. Et depuis la dernière ère du quaternaire, on assiste au peuplement de notre planète par différents hominidés.
Là, on peut faire une première constatation importante : lorsque nous regardons de près les versions religieuses et scientifiques nous remarquons des analogies ordonnées sur les apparitions successives des éléments de la nature, des bêtes aquatiques, des mammifères et l’homme.
Concernant les périodes et les datations on peut relever quelques indices utiles dans la Bible. Voyons cette phrase biblique qui exprime le sens du temps : « Un jour pour Dieu est équivalent à mille ans chez les hommes ». Pour cela, citons deux versets de la Bible :
1. Dans l’Ancien Testament, aux Psaumes de David 90(89) verset 4 : « oui, mille ans à tes yeux sont comme hier, un jour qui s’en va comme une heure de la nuit. »
2. Au Nouveau Testament, Deuxième Epître de Pierre, chapitre 3, verset 8 : « il y a une chose en tout cas, mes amis. Pour le Seigneur un seul jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. »
En considérant ces indications on peut avancer des hypothèses assez solides pour une longueur de temps de quelques millions d’années pour repérer l’origine de nos ancêtres.
A cela, il faut tenir en compte que l’élaboration des calendriers solaires et lunaires ne datent au maximum que quelques milliers d’années. Ceci peut poser quelques difficultés pour appliquer sur des datations qui remontent jusqu’aux millions d’années. Même avec des méthodes technologiques perfectionnées les risques d’erreurs en nombre d’années ne sont pas minces.
Pour conclure, nous pouvons tous ainsi ajuster nos réflexions pour comprendre et admettre les résultats de ces découvertes paléoanthropologiques et préhistoriques.